La Vérité
“On ne peut pas trouver La Vérité en la cherchant
car chercher c’est vouloir
et vouloir c’est penser.
Vous ne trouverez pas La Vérité dans les églises,
dans les mosquées, dans les synagogues ou dans les temples.
Vous ne la trouverez ni dans les mots,
ni dans les images,
ni dans les symboles.
La Vérité n’est pas une idée, une notion,
une pensée ou un concept.
La vérité c’est simplement votre nature,
et votre nature c’est votre état d’innocence.
C’est le mental qui vous a séparé de votre innocence.
Il ne suffit pas de vous contenter d’adhérer à des croyances.
Vos plus belles croyances ne sont qu’un tas de pensées.
La seule vérité c’est celle qui vous relie à la vie,
c’est à dire à ce que vous êtes.
Vous êtes vivants.”
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Text by J. Krishnamurti
Photo by Alain Joly
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Bibliographie :
– ‘Se libérer du connu’ – de J. Krishnamurti – (Le Livre de Poche)
Site Internet :
– J. Krishnamurti
La dernière vérité
Un homme était parti de son village à la recherche de l’éveil. Après de longues années, d’épreuve en épreuve, il était devenu un vagabond, un indésirable de nos bourgades. Un soir il se posa dans une forêt dense. Il fit un feu et pensa à tout ce qu’il avait vu, vécu et compris: des morceaux de lumière, de vérité… mais rien d’un éveil. Il se décourageait un peu lorsqu’il entendit, en haut d’un arbre, un oiseau chanter: “j’ai la dernière vérité. J’ai la dernière vérité. Elle est à celui qui viendra la chercher…” .
L’homme entreprit alors de monter tout en haut de cet arbre. L’escalade était difficile et dangereuse. Au fur et à mesure qu’il grimpait vers cette dernière vérité, il devait lutter contre le vertige. Il se guidait au chant de l’oiseau sans jamais l’apercevoir. Il parvint enfin à la cime et, baigné dans une somptueuse lumière dorée, il vit le soleil se coucher, les étoiles apparaître mais nul oiseau. Toutefois la voix, sortant de nulle part et de partout à la fois, lui dit: “tu es venu accueillir une dernière vérité alors reçois-la et pars l’offrir aux hommes qui te croiront.”
A ce moment toutes ses questions se changèrent en réponses et ses réponses en questions. La lumière devint ombre et de l’ombre naquit la lumière. Tous ces morceaux de vérités éparses s’assemblèrent pour former une vérité nouvelle multiple et entière. Ainsi sa dernière vérité devint sa première. Son coeur se mit à sourire et son sourire à dire les mots de son coeur. Alors, sans redescendre de l’arbre, éveillé et léger il put continuer son chemin chevauchant quelques vents d’une sauvage sagesse.
Depuis, cet arbre du passage, de la métamorphose, qui était un théier sauvage, est vénéré. Certains d’entre nous offrent ou reçoivent quelques unes de ses feuilles, attentifs à tout ce qu’elles pourraient, dans l’éclat doré d’une tasse, nous dire ou nous chanter, sensibles à tout appel.
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Texte de source non connue
Photo de Carol Brandt
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Site internet :
– Carol Brandt Photography
Ce moment…
Voici un petit rappel de Joan Tollifson. Il est nécessaire et extrêmement efficace de se pencher sur ces questions par nous-mêmes. C’est pourquoi j’aime partager ici les parties d’un enseignement spirituel qui nous donnent ‘quelque chose à faire’, quelque chose à expérimenter et à vérifier par nous-même :
“Que se passe-t-il dans ce corps-mental en ce moment-même ? Lire des mots sur un écran d’ordinateur, entendre des sons, voir des formes et des couleurs, respirer. Et que se passe-t-il d’autre ? Y a-t-il de l’attente, de la curiosité, de l’excitation, de l’ennui, de l’agitation ? Pouvons-nous prendre un moment pour faire une pause et être conscients de la situation actuelle, sans essayer de la modifier ou de la corriger de quelque façon que ce soit, mais simplement en étant éveillé à la réalité nue de ce moment, tel qu’il est ?”
~ Joan Tollifson
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Pour une exploration plus complète du sujet :
“Il est extrêmement difficile de se rendre compte de son propre manque d’intelligence, de son avidité, de son ambition, etc. Le fait même d’être conscient de ce qui ‘est’ est la vérité. C’est la vérité qui libère, et non nos efforts pour nous libérer. La réalité n’est pas loin mais nous la situons au loin parce que nous essayons de nous en servir pour nous prolonger dans la durée. Elle est ici, maintenant, dans l’immédiat. L’éternel, ou l’intemporel, est maintenant, et le maintenant ne peut pas être compris par l’homme qui est pris dans le réseau du temps.”
~ J. Krishnamurti
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“Le bonheur est l’absence de résistance à ce qui est.
C’est la plus haute pratique spirituelle.
Cependant, ce n’est pas une pratique du mental ;
C’est la nature toujours présente de ce que je suis, la Conscience.”
~ Rupert Spira
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“Vous devez laisser derrière vous l’idée de vous améliorer. Il n’y a rien à trouver, rien à obtenir. Chercher et vouloir obtenir quelque chose sont le carburant de l’entité que vous croyez être. Ne projetez pas une idée de la réalité, de la liberté. Soyez simplement conscient des faits de votre existence sans vouloir changer. Voir les choses de cette façon vous apportera un état de relaxation profonde à la fois physique et psychologique. Même cet état devient un objet de perception et se dissout dans votre observation où il n’y a plus d’observateur ou d’état observé. …
La seule issue est d’observer tout simplement.”
~ Jean Klein
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“Le bruit de la circulation, des chants d’oiseaux, un avion qui passe, le vent bruissant dans les feuilles, une télévision dans une autre pièce, des voix d’enfants, un chien qui aboie. Des formes, des couleurs. Le mouvement de la respiration, la sensation de contact avec la chaise, une brise fraîche effleurant doucement la peau, un picotement dans les pieds, peut-être une tension dans le ventre ou un serrement dans la gorge, peut-être un vague sentiment d’anxiété ou de mécontentement, ces mots qui s’inscrivent dans l’esprit.
Cette situation présente se produit-elle par l’effort, ou est-ce qu’elle arrive sans effort, par elle-même ?
Ce moment est tout à fait simple et direct, totalement évident, absolument inévitable, simplement et exactement tel qu’il est, quel que soit son contenu. Celui-ci peut être douloureux ou désagréable, mais il n’y a rien de gênant dans le moment présent jusqu’à ce que nous commencions à penser.”
~ Joan Tollifson
La photo est de: Sasin Tipchai / Pixabay
Bibliographie :
– ‘Présence’ – de Rupert Spira (Traduction de Linda Arzouni) – Éditions Accarias L’Originel
– ‘Être : Approches de la non-dualité’ – de Jean Klein – (Éditions Almora)
– ‘La Première et Dernière Liberté’ – de J. krishnamurti – (Le Livre de Poche)
Sites internet :
– Joan Tollifson (en anglais)
– J. Krishnamurti
– Jean Klein (Wikipedia)
– Rupert Spira (Wikipedia)
La conscience de l’éternité
“L’action destructrice du temps ne laisse subsister
que ce qui est supérieur au temps :
elle dévorera tous ceux qui ont borné leur horizon
au monde du changement
et placé toute réalité dans le devenir,
ceux qui se sont fait une religion du contingent et du transitoire,
car « celui qui sacrifie à un dieu deviendra la nourriture de ce dieu » ;
mais que pourrait-elle contre ceux qui portent en eux-mêmes
la conscience de l’éternité ?”
~ René Guénon
Bibliographie :
– ‘Études sur l’Hindouisme’ – de René Guénon – (Omnia Veritas Ltd)
Site internet :
– René Guénon (Wikipedia)
Sagesse perdue
Sur son papier de vie un enfant imagine
Un beau ciel crayonné dans sa fenêtre bleue.
Il s’applique, remue, car sa vie est en jeu ;
Sa Liberté aussi, c’est pour ça qu’il dessine.
Autour c’est la grisaille, la vie terne des adultes,
L’épais brouillard d’une vie jamais recommencée
Qui s’ajoute à elle-même jusqu’à l’opacité :
Des années empilées traversées de tumulte.
Dans ce paysage clos couché de salissures
Subsiste dans les coins, fourbes masques de l’ombre,
Dans les amas de cendres à la violence sombre,
Des taches indélébiles de triste signature.
Que tu es loin, Liberté jadis entrevue !
A jamais recouverte, on te recherche en vain :
Petit homme aux clefs d’or égaré en chemin,
Tes jeux et tes dessins, des sagesses perdues.
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Poème de Alain Joly
Photo de Elsebet Barner
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